Retour sur la conférence de présentation du Baromètre 2018 de la performance énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires

Baromètre 2018 de la performance énergétique et environnementale, sur le périmètre des bâtiments de bureaux, de commerce et de logistique.
Après un mot d’accueil de Gérard Degli-Esposti, Président de l’OID et Directeur de l’ISR Immobilier chez La Française REM, la conférence a été introduite par Loïs Moulas, Directeur de l’OID et par Cédric Nicard, Vice-Président de l’OID et Directeur du Développement Durable chez PERIAL Asset Management par une revue de l’actualité. L’année 2018 a été riche en réglementations et initiatives volontaires pour l’immobilier. Au niveau européen tout d’abord, le Plan d’action de la Commission Européenne sur le financement de la croissance verte vise à établir une taxonomie des activités « vertes » et à améliorer la qualité des pratiques de reporting extra-financier des acteurs.
La France a également connu en 2018 de nombreuses évolutions. Nous pouvons citer la publication de la Feuille de route pour l’économie circulaire, le Plan de rénovation énergétique des bâtiments, la Loi ELAN imposant notamment des obligations de résultats et de moyens sur la performance énergétique des bâtiments (Article 175), ou encore la récente « Stratégie Française Energie Climat » réunissant la Programmation Pluriannuelle de l’Energie et la Stratégie Nationale Bas Carbone. Plus globalement, parallèlement à l’atténuation, l’adaptation au changement climatique s’impose comme un sujet prépondérant dans la période à venir.
Dans ce contexte où les exigences en termes de performances énergétiques et environnementales sont revues à la hausse, les principaux indicateurs (consommation énergétique, émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau et production de déchets) du Baromètre viennent à point nommé pour établir un état des lieux. Présenté par Oriane Cébile, Responsable des projets et coordinatrice de l’OID, les résultats du Baromètre s’appuient sur une base de données de 17 600 bâtiments de bureaux, de commerce, de logistique et mixtes. En Île-de-France, la base de données de l’OID couvre 15% du parc de bureaux.

Indicateurs 2018 de performance énergétique et environnementale

Comme chaque année, les indicateurs sont communiqués en énergie primaire et en énergie finale. L’indicateur 2018 de consommation énergétique pour les bureaux est de 182 kWhEF/m².an. La consommation énergétique diminue en moyenne de 1,6% par an depuis 2010. Or pour atteindre les objectifs fixés par la règlementation actuelle, il faudrait atteindre une baisse de 3% par an. Cela interroge la capacité collective du secteur de respecter les objectifs nationaux et internationaux. Parmi les enseignements principaux, un bâtiment rénové dans les 10 dernières années consomme en moyenne 13% de moins qu’un bâtiment-type de bureaux. Un bâtiment certifié consomme en moyenne 7% de moins. Cela souligne la nécessité de mobiliser tous les leviers aux mains des acteurs immobiliers pour répondre aux défis du changement climatique, notamment l’importance d’une exploitation maîtrisée et la mobilisation des occupants.
Les préoccupations sont d’autant plus importantes que les indicateurs proposés ne portent que sur une part des émissions GES d’un bâtiment : celles dues aux consommations énergétiques, qui représentent en moyenne 20 à 35% des émissions totales d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie. Les matériaux de construction et la mobilité sont également des sujets primordiaux pour le secteur. Enfin, Anne-Gaëlle Baptiste, Adjointe au Chef du Service de l’Energie à la Direction Constructions Publiques et Architecture (DCPA) de la Mairie de Paris, a partagé des retours d’expériences sur les démarches entreprises sur les 3 600 bâtiments publics que gère la Mairie. Celles-ci s’articulent autour de 5 leviers :

  • L’amélioration de la performance du bâti
  • La maîtrise des usages et la mobilisation des occupants
  • La production locale d’énergie renouvelable
  • L’achat d’énergie verte
  • L’optimisation et le pilotage des installations techniques

La DCPA recherche d’abord la sensibilisation et la formation en interne en mettant en place des « journées énergies » et des matinales thématiques à destination des équipes. En parallèle, plusieurs démarches de mise en place de contrats de performance énergétique ont été menées, notamment sur les écoles et quelques piscines. La Mairie a également engagé un grand plan de rénovation des chaufferies, avec pour but de réduire de 24 GWh leurs consommations énergétiques. Sur 35 rénovations, une baisse de 15 à 20% des consommations d’énergie et de chauffage a été constatée ; une supervision énergétique renforcée suit les rénovations.

Conduire des rénovations énergétiques d’envergure : les Contrats de Performance Énergétique de la Ville de Paris

Afin d’avoir un impact plus large, une équipe d’« ambassadeurs de l’énergie » a été formée. Constituée par des personnes en reconversion, celle-ci va au contact des occupants pour travailler sur l’amélioration de leurs usages.
L’actualisation du Plan Climat de la ville de Paris a revu à la hausse les objectifs liés aux performances des bâtiments publics, responsables d’une part conséquente des émissions GES dans le bilan carbone de l’Administration. Parmi les objectifs principaux à 2050 : une baisse de 60% de la consommation énergétique du parc municipal de Paris, 100% d’énergie renouvelable, dont 20% produite localement et 20% des toits équipés d’installations solaires.
Un focus sur l’enjeu carbone ainsi qu’une analyse des freins et leviers à l’élaboration d’une trajectoire énergie-carbone sont disponibles dans le Baromètre, disponible à ce lien.
Tous les indicateurs sont consultables sur la plateforme TALOEN développée par l’OID, offrant aux contributeurs la possibilité de calculer des indicateurs plus fins en fonction d’une dizaine de critères d’entrée.

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