Pour la troisième année consécutive en partenariat avec Paris la Défense, l’OID publie un baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments du quartier d’affaires. Afin d’anticiper l’objectif de la Stratégie Nationale Bas Carbone qui vise une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, le quartier s’est doté d’une raison d’être en octobre 2021 : diviser par deux ses émissions à l’horizon 2030. Cet objectif s’applique à l’ensemble du territoire et intervient sur plusieurs filières dont celle du bâtiment. Le baromètre s’inscrit dans cette politique territoriale de réduction des consommations énergétiques et des émissions de GES. Il vise à apporter un regard objectif et à mieux connaitre le parc immobilier afin d’identifier des leviers d’action adéquats.
Un outil pour connaître la performance énergétique et environnementale réelle de Paris la Défense
En réponse au changement climatique, la réglementation à l’échelle nationale et européenne évolue. Ces dispositifs réglementaires tels que le DEET ou la taxinomie fixent un référentiel commun dans lesquels les bâtiments doivent atteindre des objectifs énergétiques et environnementaux. La compréhension du comportement du parc immobilier est alors nécessaire afin d’identifier les leviers d’action les plus efficaces.
L’OID publie tous les ans un baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments à l’échelle nationale et calcule au même titre que le baromètre de Paris la Défense des indicateurs sur les consommations des bâtiments, leurs émissions de GES, ainsi que sur les typologies des bâtiments et leurs caractéristiques physiques et techniques. Néanmoins le parc immobilier de Paris la Défense, par ses typologies de bâtiments, niveaux de services et usages, dénote fortement avec le reste du territoire. C’est la raison pour laquelle un baromètre recentré sur le quartier est publié chaque année. Il permet de dresser un diagnostic du quartier à l’aube de la transition environnementale ce qui est nécessaire afin de territorialiser les leviers d’actions qui soient adaptés aux caractéristiques du parc immobilier.
Les données sur lesquelles porte le baromètre du quartier la Défense sont issues du baromètre national, et complétées par des contributions locales ponctuelles. L’étude permet ainsi de couvrir 31% du territoire avec une surface plancher de près d’un million de mètres carrés.
Une tendance à la baisse des consommations
La consommation moyenne en énergie finale de Paris La Défense s’élève à 191kWh/m². Ce chiffre est supérieur de 16 % à l’indicateur standard bureaux France. Cet écart s’explique évidemment en partie par la structure des bâtiments du territoire, à très large dominante d’IGH, aux fonctionnalités techniques qualitatives. Comparés aux bâtiments de bureaux, situés en métropole (Paris, Ile-de-France et régions), ces bâtiments s’avèrent donc en toute logique plus consommateurs.
Paradoxalement, on peut noter que les bâtiments sont en revanche proportionnellement plus certifiés en construction/rénovation (20%) et en exploitation (55%) – taux de respectivement 14% et 30% sur le territoire national. Ce constat vient donc rappeler que si les certifications sont une bonne pratique, elles ne peuvent à elles-seules garantir une bonne performance énergétique réelle.
Pour autant, les données transmises depuis 2012 ont permis de dresser la courbe de l’évolution des consommations énergétiques réelles entre 2012 et 2020. Les consommations diminuent en moyenne de 2,9% par an avec une accélération depuis 2015. L’année 2020, où la pandémie de Covid a eu un impact important sur l’intensité d’usage des bâtiments, renforce cette baisse moyenne. Si l’on exclut cette année particulière, la baisse moyenne annuelle des consommations s’élève à 2,5%.
Rappelons que les objectifs du Dispositif Eco-Energie Tertiaire impliquent une diminution annuelle moyenne de 3 points au minimum. Les efforts restent donc importants et sont à maintenir une fois l’usage des bâtiments stabilisé après la crise sanitaire.
2020, une année particulière et des perspectives à clarifier
Afin d’isoler l’évolution sur l’année 2020 et de pouvoir déterminer l’impact de la gestion de la crise sanitaire sur les consommations énergétiques, un nouvel indicateur annuel a été calculé en complément cette année. Ainsi, la baisse de consommation en énergie finale observée entre 2019 et 2020 s’élève à 23% : une diminution très significative qui reflète les évolutions en termes de télétravail et d’utilisation des espaces de bureaux notamment. Lors des confinements successifs de l’année 2020 – réponse à la crise sanitaire du COVID-19 – le quartier s’est substantiellement vidé. Une fois la pratique du télétravail ancré au sein des organisations, le niveau d’occupation des bâtiments est resté en retrait.
La question est désormais de comprendre comment les données de 2021 reflèteront les évolutions structurelles et les actions engagées par Paris La Défense. Il est particulièrement intéressant de voir que Paris La Défense se dote à la fois d’un Baromètre permettant de poser un diagnostic et engage une démarche de sobriété énergétique dans le cadre d’un concours CUBE (de l’IFPEB) dédié. Les deux actions sont en effet particulièrement complémentaires, et devraient permettre d’observer une amélioration sensible des données dans les prochaines années.
Le quartier de Paris La Défense, resserré géographiquement, n’en est pas moins extrêmement stratégique. Par sa concentration de bâtiments tertiaires de grande taille, il peut en effet engager des actions impactantes avec des effets positifs extrêmement significatifs. Alors que le décret tertiaire entre en vigueur, l’enjeu de transition énergétique du quartier et de réduction des consommations énergétiques reste plus important que jamais. Ces évolutions seront donc à observer avec intérêt lors de prochaines éditions du Baromètre !
Pour contribuer au Baromètre général ou de Paris La Défense, contactez l’équipe OID à l’adresse : benchmark@o-immobilierdurable.fr.
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