L’OID présente le 25 janvier prochain la 10ème édition de son Baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. La publication des résultats met l’accent sur l’impérieuse nécessité de prendre en compte l’adaptation des bâtiments tout en accélérant leur décarbonation.
Un baromètre pour proposer des indicateurs de marché
Depuis 2012 et le lancement des travaux de son tout premier Baromètre, l’OID a constitué une base de données de plus de 53 millions de mètres carrés, et 23 300 bâtiments. Tout au long de cette décennie, des indicateurs sur les actifs de bureaux, les grandes surfaces alimentaires, la logistique et les actifs résidentiels ont notamment été publiés.
L’objectif de ce baromètre est double : présenter des indicateurs consolidés qui permettent aux acteurs de pouvoir bénéficier d’un benchmark de leurs propres données énergétiques, et au fil des années, dégager certaines tendances.
D’année en année, les critères intégrés à la base de données se sont étoffés, en concertation avec les membres de l’association impliqués dans ces travaux. Depuis l’année dernière des données sur la résilience des bâtiments sont également prises en compte. Des critères concernant les protections solaires, les toitures (végétalisées ou non), les emplacements des équipements sensibles, ou encore les espaces en pleine terre ont ainsi pu être collectés. Ils permettent de livrer une première analyse des atouts et limites des bâtiments au regard des enjeux d’adaptation.
Une décarbonation qui peine à accélérer
D’année en année, les indicateurs esquissent une tendance de fond : le secteur émet de moins en moins de gaz à effet de serre par mètre carré. En revanche, cette diminution est trop lente, surtout si on la rapporte aux objectifs ambitieux fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone, qui doivent conduire à une diminution de moitié des GES à 2030 (depuis 2015) ainsi qu’à la neutralité carbone pure et simple pour le secteur en 2050 !
Le graphe ci-dessous reprend la trajectoire d’évolution des GES pour les bâtiments de bureaux, en tenant compte des progrès des bâtiments tout comme de l’effet du verdissement des réseaux sur ces émissions :
La courbe, régulière, voit sa pente s’accentuer en 2020 : cette évolution résulte de l’effet de la crise sanitaire du COVID-19, qui a entraîné une diminution – limitée – des consommations énergétiques des bureaux en 2020. Cette observation est à prendre avec mesure : d’une part, il faudra être attentif à une reprise des consommations en 2021 suite à la reprise des activités économiques, d’autre part elle témoigne que l’atteinte d’un rythme de diminution adéquat au regard des objectifs n’est observée qu’en situation exceptionnelle et non reproductible. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 c’est en effet une baisse annuelle moyenne de 4,5% des émissions de GES qu’il faudra atteindre. Ce taux reste très ambitieux compte tenu de l’observation de la trajectoire carbone passée !
Atténuer et adapter les bâtiments au changement climatique : un impératif
Enfin, au-delà de la question du rythme de décarbonation des bâtiments, se pose celle de l’adaptation des bâtiments. L’année 2021 a malheureusement vu de nombreux évènements climatiques qualifiés d’extrêmes endeuiller des régions perçues comme sûres – notamment en Allemagne – tout en détruisant nombre de bâtiments et d’infrastructures. Ceci rappelle avec force que certains phénomènes liés au changement climatique sont d’ores et déjà embarqués, et que le bâtiment, immobile par essence et inscrit dans le long terme, sera en première ligne des conséquences attendues.
C’est la raison pour laquelle l’OID a choisi cette année de mettre en lumière cette question de la résilience des bâtiments de bureaux dans ses résultats pour cette édition 2021. Le croisement de ces critères avec les données de consommation énergétique notamment permettront de donner de premières indications.
Vous pourrez retrouver le Baromètre 2021 de la performance énergétique et environnementale des bâtiments sur le centre de ressources de l’OID Taloen le 25 janvier prochain ! Cette édition reviendra également sur les consommations de l’année 2020, et comprendra les indicateurs énergie, carbone, déchets et eau, et des analyses réglementaires.
Pour assister à la conférence de restitution des résultats du Baromètre qui se tiendra en ligne le mardi 25 janvier 2022 de 9h à 11h, le lien d’inscription est disponible ici. Outre la présentation des résultats, des retours d’expérience d’OFI INVEST ASSET MANAGEMENT et NORMA CAPITAL seront présentés, et l’ADEME interviendra pour un point d’actualité sur la plateforme OPERAT.
