Entre crise sanitaire et catastrophes environnementales, l’urgence d’engager une transition devient de plus en plus évidente. Les promoteurs immobiliers peuvent y contribuer en transformant leurs pratiques… Mais où en sont-ils ? L’OID tente de répondre à cette question en ouvrant le Baromètre de l’Immobilier Responsable aux acteurs de la promotion immobilière ! Plus d’informations en fin d’article.
Agir face à l’urgence environnementale
Alors que les surfaces bâties ne cessent de gagner du terrain, ce modèle de développement semble entrer en conflit avec certains enjeux écologiques, et apporter de multiples questionnements : comment construire sans artificialiser ? La densité est-elle souhaitable ? Comment sortir d’une économie linéaire et revaloriser ce qui a depuis longtemps été considéré comme des déchets ? Ces questions résonnent avec une actualité particulièrement alarmante, entre les évènements climatiques qui ont récemment frappé divers endroits de la planète, le jour du dépassement le 29 juillet (jour où les prélèvements de ressources dépassent les capacités de régénération de la planète), ou encore les annonces faites par les membres du GIEC au mois de juin dernier, prémices de leur futur rapport à paraître le 9 août prochain.
L’ensemble des acteurs du territoire est concerné par ces enjeux, mais la filière de la promotion immobilière, de par son statut de maître d’ouvrage, possède un pouvoir d’action particulièrement important. Elle peut agir sur divers facteurs de pression : sur le prélèvement de ressources nécessaires à la construction, sur la destruction et la fragmentation des milieux naturels, liées à l’implantation des projets et aux déplacements qu’ils occasionnent, sur les émissions de GES liées aux choix de conception d’un bâtiment, sur les pollutions émises en phase de chantier, etc. Les éléments à prendre en compte sont multiples.
Une filière qui se caractérise par sa grande nucléarité
De nombreux domaines s’engagent aujourd’hui dans la transition écologique, tirés par des leaders de secteurs qui mettent en avant les bonnes pratiques. Il s’agit pour la plupart de grands groupes qui peuvent notamment compter sur des ressources plus importantes à allouer aux enjeux de R&D et d’innovation. Si la promotion immobilière possède quelques leaders, la nucléarité de la filière, qui se caractérise par une multitude de petites entreprises, rend la transition du secteur plus lente, du moins plus difficile.
Une réglementation de plus en plus incitative
La réglementation en vigueur se développe toutefois pour encourager les acteurs à se saisir des différents enjeux. En l’occurrence, l’adoption par le Parlement de la Loi Climat & Résilience le 20 juillet dernier met en place de nouveaux objectifs et obligations qui impacteront les activités des promoteurs :
- Poursuite de l’objectif de ZAN à horizon 2050 ;
- Interdiction d’implanter de nouveaux centres commerciaux sur des sols naturels ou agricoles ;
- Obligation d’installer des panneaux solaires ou des toits végétalisés en construction ou rénovation de grands bâtiments ;
- Introduction d’un seuil de densité dans les documents d’urbanisme ;
- Obligation de conduire une étude de réversibilité pour certains projets (précisions par décret) ;
- Etc.
D’autres dispositifs, notamment la RE2020 qui entrera en vigueur en janvier 2022 dans le logement neuf, viennent poser de nouvelles règles de construction et obliger les projets immobiliers à intégrer de nouvelles problématiques, telles que le confort d’été.
Des enjeux sociaux et sociétaux
Au-delà des objectifs environnementaux, il est indispensable de concevoir des bâtiments qui répondent aux enjeux sociaux. La récente crise sanitaire a de nouveau souligné combien les inégalités sociales sont visibles dans les manières d’habiter un territoire. Les zones les plus denses, où résident les personnes des classes sociales les moins favorisées, sont aussi souvent celles qui ont été le plus durement touchées par la pandémie. Par ailleurs, l’isolement dans les logements nous a rappelé la nécessité d’avoir des espaces de vie de qualité, offrant un niveau de confort thermique, mais aussi acoustique, suffisant pour assurer un « vivre-ensemble » harmonieux. Les espaces extérieurs privatifs ou communs de nos bâtiments comme les cours d’immeuble, halls, carrés de végétation ont permis de tisser de nouveaux liens sociaux entre occupants des bâtiments, et donc de renforcer la résilience collective. L’ensemble de ces enjeux doit impérativement être pensé en amont par les maîtres d’œuvres.
Intégrer les enjeux ESG : l’OID lance le Baromètre de l’Immobilier Responsable pour les promoteurs !
Afin d’étudier les pratiques des promoteurs, les principaux enjeux pris en compte, les méthodes utilisées, et plus généralement l’état d’avancement de la filière, l’OID lance le Baromètre de l’Immobilier Responsable pour les promoteurs immobiliers ! Cette étude, ouverte depuis déjà trois ans aux acteurs de la gestion immobilière, est maintenant accessible à tous les acteurs ayant une activité de promotion immobilière, et garantit un traitement anonyme des résultats. Pour en savoir plus, vous pouvez accéder ici à la présentation de la collecte qui est ouverte jusqu’au 31 août, ou nous contacter directement à l’adresse contact@o-immobilierdurable.fr.
Merci à Stéphanie Chevallier – Nexity, pour sa relecture de cet article.