A l’occasion du SIMI 2019, l’OID et l’IEIF ont organisé une conférence sur l’impact des stratégies RSE et ISR des différents acteurs de l’immobilier d’investissement. Cette conférence a également été l’occasion de présenter les résultats du Baromètre 2019 de l’Immobilier Responsable, réalisé en partenariat avec l’ASPIM, la FFA, la FSIF et l’IEIF. Voici ses principaux enseignements : l’Energie reste l’enjeu environnemental prioritaire des Investisseurs institutionnels, des SGP ainsi que des SIIC. Au niveau social, l’enjeu Santé et Sécurité des occupants est prioritaire tandis qu’en ce qui concerne les enjeux de gouvernance, une disparité est observée selon les acteurs : les Investisseurs institutionnels identifient l’Intégration des enjeux ESG dans la politique d’investissement, de gestion et de contrôle des risques, les SGP l’Ethique des affaires et les SIIC les Relations avec les parties prenantes.
Christian de Kerangal, Directeur Général – IEIF a introduit la conférence. Il a souligné l’importance des démarches ESG et des initiatives mises en place par les différents acteurs de l’immobilier d’investissement pour intégrer les enjeux ESG dans leurs pratiques
Face aux urgences climatiques et environnementales actuelles, il est devenu essentiel d’agir et d’intégrer les enjeux ESG dans la gestion et les investissements des entreprises de l’immobilier. Dans le cadre de ce Baromètre, l’OID a donc cherché à savoir dans quelle mesure les entreprises de l’immobilier internalisent l’ensemble des enjeux ESG importants pour le secteur.
Loïs Moulas, Directeur Général – OID et Laura Georgelin, Chargée de projets – OID ont présenté les principaux enseignements du Baromètre, qui répond à trois attentes : offrir au secteur une visibilité des pratiques actuelles des acteurs de l’immobilier, identifier la matérialité des 18 enjeux ESG considérés comme importants pour le secteur (voir Figure 1 ci-dessous) pour chacune des typologies d’acteurs de l’immobilier d’investissement professionnellement géré et enfin fournir aux acteurs de l’immobilier des clés de compréhension de la réglementation et des différentes initiatives en matière de finance responsable. Les indicateurs issus de ce Baromètre ont vocation à constituer une véritable aide à la décision pour les différents acteurs du secteur.
Figure 1 : Les 18 Enjeux ESG retenus dans le cadre de notre analyse (source : OID 2018)
Le Baromètre de l’Immobilier Responsable est désormais un outil de référence pour les acteurs immobiliers français, présentant une analyse des démarches ESG pour 4 typologies d’acteurs (Investisseurs institutionnels, SGP, Fonds non cotés et SIIC) et le niveau d’importance des 18 enjeux ESG pour les Investisseurs institutionnels, les SIIC et les SGP, ainsi qu’un classement des enjeux ESG par ordre de préoccupation pour ces acteurs.
70% du secteur de l’immobilier d’investissement en France a été observé, grâce à une collecte documentaire (SIIC et Fonds non cotés – SCPI et OPCI Grand Public) et une collecte par questionnaire (SGP et Investisseurs institutionnels). Ces acteurs ont été étudiés par le prisme de 18 Enjeux ESG déjà mentionnés, identifiés en 2018 lors de l’élaboration de la première version du Baromètre de l’Immobilier Responsable. Ces enjeux vont au-delà des labels et certifications existants et constituent une grille de lecture commune des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance à considérer par les acteurs de l’immobilier. Parallèlement au Baromètre 2019 de l’Immobilier Responsable a été publié un guide des 18 Enjeux ESG pour l’Immobilier Responsable, afin de donner aux acteurs des clés de compréhension des 18 enjeux étudiés dans le Baromètre de l’Immobilier Responsable.
Figure 2 : Enjeux ESG prioritaires pour les différentes typologies d’acteurs de l’immobilier (source : OID 2019)
Il ressort de ce Baromètre que l’Energie est considérée comme l’enjeu environnemental prioritaire pour toutes les typologies d’acteurs étudiés, tout comme l’enjeu Santé et sécurité des occupants pour les enjeux sociaux. En revanche, aucun enjeu relatif à la gouvernance ne fait consensus parmi les trois typologies d’acteurs. D’une manière générale, les enjeux de gouvernance, plus éloignés des problématiques directement liées à la gestion des actifs immobilier, sont plus difficilement appréhendables par les répondants. Cependant, on peut noter que l’Ethique des affaires ou la Gouvernance interne sont identifiés comme des enjeux importants par deux catégories sur trois.
Autre nouveauté du Baromètre 2019 de l’Immobilier Responsable, il présente une analyse détaillée des démarches ESG des SGP, des Investisseurs institutionnels, des Fonds non cotés et des SIIC (pour ces deux dernières typologies, uniquement selon les éléments reportés publiquement) autour de 3 axes : la qualité et la transparence du reporting ESG, l’intégration de chaque enjeu ESG dans la démarche d’investissement (mention de l’enjeu, existence d’indicateurs sur cet enjeu, mention d’objectifs sur cet enjeu, présence d’un plan d’actions sur cet enjeu) et la gouvernance de la démarche ESG .
Le Baromètre présente un certain nombre d’indicateurs pour chaque acteur et tous les indicateurs 2019 sont disponibles sur demande auprès de l’OID.
Outre ces indicateurs, le Baromètre 2019 de l’Immobilier Responsable apporte également :
- Des indications sur les pratiques et obligations des typologies d’acteurs étudiées en matière de reporting et de démarche ESG ;
- Des analyses et décryptages de la réglementation française et européenne en matière de finance immobilière responsable.
Lors de la conférence de présentation le 12 décembre, une table ronde a réuni Frédéric Bôl, Président – ASPIM et Président du Directoire – SwissLife Asset Managers France ; Philippe Sourlas, Secrétaire général adjoint – AMF ; Sébastien Chemouny, CEO France – Allianz Real Estate et Julien Goubault, Chief Communications Officer – Klépierre, autour de la thématique suivante : Stratégies RSE et ISR : quelles réalités pour quels résultats ?
Philippe Sourlas a initié la table ronde. Il a évoqué les pratiques de reporting des acteurs de l’immobilier d’investissement en matière d’ESG, et notamment la forte croissance récente de la communication autour de ces problématiques.
En effet, comme expliqué dans le Baromètre de l’Immobilier Responsable, pour certains acteurs il s’agit d’une démarche réglementaire. Ces obligations ruissèlent sur les acteurs qui n’y sont pas soumis mais incités à mettre en place des démarches volontaires.
Ensuite, Frédéric Bôl a présenté les principaux points du label ISR, dont une version adaptée aux spécificités des fonds immobiliers, sortira en 2020. Pour obtenir le label, le fonds immobilier devra respecter 8 critères répartis sur 6 piliers.
Il valorise notamment la définition d’une méthode d’analyse ESG, l’intégration des critères ESG dans la gestion du portefeuille et la politique d’engagement vis-à-vis des parties prenantes. Par ailleurs, le suivi de la démarche dans le temps constitue un élément important du label.
Julien Goubault a présenté la démarche ESG de Klépierre. Le cadre réglementaire spécifique aux SIIC est favorable à l’intégration des enjeux ESG dans leurs stratégies ; leur défi se situe plutôt dans l’engagement des parties prenantes sur ce sujet.
Il existe différentes échelles d’actions pour les acteurs de l’immobilier : l’échelle globale (l’impact environnemental de l’entreprise, la neutralité carbone etc.), l’échelle territoriale (la contribution des centres commerciaux au niveau local par exemple) et enfin l’échelle d’action individuelle (les actions de sensibilisation menées sur sites).
Enfin, Sébastien Chemouny a présenté les initiatives mises en place par Allianz Real Estate. Il est important pour les investisseurs de mettre en place des démarches ESG, notamment en raison de l’accroissement des catastrophes naturelles liées au changement climatique qui représentent une source de perte financière très importante pour ces acteurs. Le suivi des données de consommation (gaz, électricité, eau, etc.) constitue un axe important de leur démarche et leur permet de comprendre le fonctionnement et les consommations de leurs actifs.
Les démarches ESG des acteurs de l’immobilier se structurent petit à petit. Le Baromètre de l’Immobilier Responsable permet de donner annuellement une définition de ce qu’est l’immobilier responsable et offre aux acteurs la possibilité d’évaluer leurs pratiques, pour se situer sur le marché.