Propos recueillis auprès de Henri Chapouthier, Responsable Département Développement Durable – Icade
Quelques chiffres-clés :
- Nombre de bâtiments étudiés : 100 soit 1 million de m² de bureaux
- Durée de la mission : 4 mois
Icade a lancé une campagne de collecte de données sur la production de déchets et les modes de traitement sur l’ensemble de son patrimoine. Quel a été l’élément déclencheur ?
Dans le cadre de ses engagements RSE, Icade a un objectif de 100% de valorisation des déchets (matière ou énergie) issus des bureaux dont nous maîtrisons l’exploitation. Comme tout objectif, nous avions donc un besoin de mesurer son avancement. Or les reporting des opérateurs de déchets ne nous permettent pas actuellement de connaître le traitement final consacré à nos déchets. Nous avions donc de grandes difficultés à calculer nos résultats réels et nos impacts.
Notre Directeur des Transitions Environnementales, Benjamin Ficquet, nous a mis en relation avec la start-up « Urbyn » spécialisée sur l’ensemble de la chaîne du déchet que ce soit en termes de digitalisation et centralisation des plans d’actions. Nous n’avions jamais rencontré un tel acteur sur ce marché auparavant. La mission que nous leur avons confiée nous a permis de faire un grand bond dans l’obtention et l’analyse des flux de déchets de notre patrimoine.
Comment la campagne de collecte s’est-elle déroulée ?
Dans la pratique, Icade et ses prestataires, en particulier nos Facility Managers, ont alimenté Urbyn de tous les reporting déchets en notre possession.
Suite à ces éléments, Urbyn a cartographié les éléments manquants (certaines collectivités ne fournissant pas de reporting déchets par exemple) et a déployé des méthodes statistiques pour combler les data manquantes. C’est la partie la plus compliquée du reporting, étant donné le grand nombre d’intervenants à contacter et relancer : FM, opérateurs déchets, mairies, locataires…
Enfin, en analysant tous les codes de traitements de déchets et enquêtant sur les flux finaux et chaque site de traitement, Urbyn a pu établir pour chaque benne sortant d’un immeuble Icade son traitement final statistique : recyclage, énergie ou enfouissement.
Quelles ont été les difficultés ?
Le secteur du déchet est très en retard en termes de communication normalisée et automatisée de la data. Traduction : tout doit se faire en manuel là où nous avons automatisé en majeure partie la collecte de la data sur l’énergie et sur l’eau.
Cependant, beaucoup d’acteurs du marché ont pris la mesure du besoin et commencent à ouvrir des espaces clients en ligne permettant de suivre la data.
Enfin, le niveau d’incertitude sur cette donnée est très élevé. Sachant que les reporting se basent sur des rotations de bacs et que ceux-ci ne sont que très rarement pesés, les résultats sont de facto estimatifs mais ils permettent néanmoins de dégager de grandes tendances.
Quels résultats et quelles suites à la démarche ?
Suite à ce travail, nous avons pour la première fois publié la répartition du devenir final de nos déchets. En 2018, les déchets d’exploitation maîtrisés par Icade ont ainsi été valorisés à hauteur de 72,3 %, dont 38,4 % sous forme de recyclage matière, 33,7 % valorisés par voie d’incinération et 0,3 % sous forme de compostage et/ou de méthanisation.
Toujours en collaboration avec Urbyn, nous allons augmenter notre rythme de reporting notamment en intégrant dans les cahiers des charges de nos appels d’offres un format de reporting normalisé. Nous avons également commencé à travailler de manière collaborative avec nos prestataires et leurs équipes informatiques pour automatiser progressivement la collecte de data à l’image de ce que nous avons fait pour l’énergie. Les premiers tests devraient avoir lieu dès cette année.
Accélérer la collecte de data nous permettra d’accélérer notre transition environnementale.
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