Génération Y : de nouvelles aspirations pour s’épanouir au travail

Comment les acteurs immobiliers peuvent-ils accompagner ces attentes ?

Le contexte économique actuel, caractérisé notamment par un chômage important, influe grandement sur les préoccupations de la génération des moins de 35 ans. D’après une étude menée par Domplus-BVA, 86% des millenials interrogés se disent soucieux de leurs ressources financières et 80% de leur carrière professionnelle. Pour se faire une place, les jeunes travailleurs se caractérisent par des profils davantage « créatifs, indépendants, flexibles, agiles, réactifs et autonomes que les générations de travailleurs qui les ont précédés[1] ». Aussi, cette génération n’hésite pas à quitter un emploi après quelques mois si l’expérience s’est avérée décevante. Les parcours n’étant plus linéaires, les entreprises doivent accorder davantage d’importance aux attentes des millénials pour les fidéliser. Mais quelles sont-elles ?
Les notions de coworking ou de tiers-lieu ont émergé depuis quelques années déjà, et bien qu’elles semblent démontrer un fort attrait, elles ne séduisent pas tous les membres de la génération Y. En effet, la culture d’entreprise joue un rôle prépondérant dans les préférences des travailleurs. Du fait de la résistance au changement, 82% des personnes travaillant dans des bureaux cloisonnés préfèreraient cet aménagement. Cependant, certains facteurs, autrefois mis de côté, sont centraux dans les choix d’orientation des millenials sur le marché du travail. Extraits :

  • Forbes: « 93% des jeunes actifs ne veulent plus d’un bureau classique. Il est donc nécessaire de joindre leurs attentes aux dynamiques de l’environnement de travail qu’ils cultivent : non hiérarchique, fluide, innovant, en mouvement, avec des interactions dynamiques au sein du groupe »
  • CBRE: « 72% des répondants envisagent des concessions pour un meilleur environnement de travail »

Il est clair que l’environnement de travail est un facteur clé de l’épanouissement des jeunes travailleurs et les entreprises ont tout intérêt à s’y pencher puisque celui-ci influe grandement sur leur productivité. En guise de réponse, la notion de « flex office » a fait son apparition. Si garantir un bureau, un ordinateur et un téléphone fixe par personne n’est plus essentiel, il apparait nécessaire de laisser la possibilité au travailleur de s’isoler, d’organiser des réunions spontanées dans des espaces et avec des outils qui favorisent le travail collaboratif (connectivité et interopérabilité sont de mise). Or, s’éloigner du schéma de bureau individuel, cristallisant une certaine hiérarchie, représente une opportunité pour les acteurs immobiliers de diminuer les coûts d’aménagement ainsi que l’espace dédié. Les exigences en termes d’environnement de travail sont également fortes sur les critères suivants : convivialité, lumière, confort sonore, connectique, accès wifi. L’environnement de travail, par définition, fait aussi référence aux services accessibles. Les millenials souhaitent disposer d’espaces verts, de lieux de loisirs, de restauration, de détente, etc. Pour répondre à cette demande, les acteurs immobiliers doivent donc réfléchir à l’intégration du lieu de travail dans la dynamique de quartier et être à l’initiative de concertation et de partenariats avec les prestataires locaux de ce type de services.
Un autre facteur prépondérant est la flexibilité. Les aménagements doivent permettre cette flexibilité tant du point de vue du lieu (permettre le télétravail par exemple), du mode de travail (travail en « mode projet ») que des horaires. Sur ce dernier point, il semblerait que les jeunes générations accordent davantage de valeur à la productivité qu’au nombre d’heures effectivement travaillées, et souhaiteraient que leurs employeurs en fassent autant.
Le temps de transport domicile-travail est également un critère de choix de la génération Y. Les zones rurales et les villes moyennes, si elles réunissent de bonnes conditions d’accès, sont donc également convoitées par cette dernière.
Enfin, les jeunes actifs chercheraient à travailler dans une entreprise et un lieu de travail qui soit en adéquation avec leurs aspirations personnelles, bien souvent tournées vers des préoccupations écologiques et de responsabilité sociale. Ainsi, les enjeux ESG doivent être largement appréhendés par les acteurs de l’immobilier.
Plus généralement, il est essentiel pour ces derniers de s’intéresser aux modes de travail puisque les sphères professionnelles et personnelles tendent à se confondre de plus en plus pour les millenials. « Ils sont 54% à effectuer des tâches personnelles pendant leur travail et à l’inverse, 45% à effectuer des tâches professionnelles pendant leurs jours de repos », même s’ils attachent beaucoup d’importance à la séparation de ces deux sphères. Les acteurs immobiliers ont pleinement leur rôle à jouer pour penser cette nouvelle articulation entre les différents espaces de vie.
Pour approfondir cette thématique, rendez-vous le 14 juin pour la conférence « Immobilier & Prospectives – Co-living et propriété à vie : les millenials bouleverseront-ils l’immobilier ? », organisée par l’OID et le Plan Bâtiment Durable dans le cadre du cycle Immobilier & Prospectives. Les inscriptions se font à ce lien.
[1]  https://chronik.fr/millenials-generation-coworking.html

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