Amélioration énergétique des bâtiments tertiaires : un enjeu primordial

Le secteur du bâtiment dans son ensemble (logements et tertiaire) représente 46% de la consommation énergétique du pays. Il s’agit donc du secteur le plus consommateur d’énergie du pays. C’est la raison pour laquelle, depuis le début du XXIème siècle, la question de la diminution de la consommation énergétique des bâtiments, et plus spécifiquement dans les bâtiments à usage tertiaire, est posée, dans un contexte où la question environnementale et climatique devient de plus en plus présente.

Une volonté historique d’améliorer la performance des bâtiments

Première conséquence de cette volonté de concevoir des bâtiments plus performants, et sobres en énergie : au tournant des années 2000, les réglementations thermiques (RT) se sont musclées pour devenir plus exigeantes, et des labels se sont installés dans le paysage, afin de certifier les bâtiments qui sont conçus pour être performants, ou bien qui consomment réellement moins d’énergie en exploitation.

Le problème, c’est que les RT, applicables quasi exclusivement aux bâtiments neufs, butent face à une spécificité du bâtiment : une inertie structurelle très importante. On estime ainsi que chaque année 1% du parc de bureaux est renouvelé en Ile-de-France, soit un renouvellement complet du parc en 100 ans. Autant dire qu’à ce rythme-là, nous ne sommes pas prêts d’avoir un parc tertiaire sobre en énergie !

L’arsenal réglementaire se complète d’année en année : si le Grenelle de l’environnement, à la fin des années 2000, visait une réduction de 38% de la consommation énergétique des bâtiments à horizon 2020, sans trop savoir de quel niveau de consommation énergétique on partait, ni quels leviers seraient actionnables, il a permis aux acteurs de se poser la question de la mesure de leurs consommations, première étape-clef avant de pouvoir les diminuer. Dans son sillage, la loi ELAN, puis le dispositif éco-énergie tertiaire (jusqu’ici dénommé décret tertiaire) s’attaquent enfin à la question du parc existant. Pour la première fois, un texte réglementaire impose une obligation de résultats sur les consommations énergétiques des bâtiments tertiaires de plus de 1000 m², qui doivent diminuer par rapport à une année de référence comprise en 2010 et 2020 : de 40% d’ici 2030, de 50% d’ici 2040, et de 60% d’ici 2050.

Des leviers d’actions diversifiés

Alors, comment agir pour diminuer les consommations énergétiques ? Si, à juste titre, la rénovation énergétique est souvent mise en avant, c’est loin d’être le seul levier. En effet, le comportement des occupants est également un paramètre essentiel d’une démarche de sobriété énergétique. Ainsi, selon une étude publiée par Manexi en 2014 sur 236 immeubles de bureaux situés principalement en région parisienne, une adaptation du comportement des usagers permettrait un potentiel d’économie de 7% sur les factures d’énergie. Enfin, l’optimisation de l’exploitation technique du bâtiment est une source d’économie d’énergie significative : elle peut par exemple permettre d’interrompre les consommations permanentes mais non nécessaires d’éclairage, de ehauffage ou de bureautique.

Ces premiers leviers d’action identifiés nous permettent donc de tirer deux leçons : la première, c’est que dans le cas d’un propriétaire-bailleur de son bien, le locataire a également un rôle à jouer, et la coopération entre les deux sera l’une des clefs de la réussite ; la seconde est qu’avant même d’investir des sommes conséquentes en travaux de rénovation énergétique, il y a tout un champ d’action mobilisable à moindre frais. Le dispositif éco-énergie tertiaire est très clair sur ces deux points.

 

L’importance d’anticiper les échéances

Reste à présent aux acteurs du secteur, privés ou publics, locataires, bailleurs, propriétaires-occupants, à s’approprier le sujet et planifier des actions pertinentes d’ici 2030, sur tous les plans évoqués plus haut. Le travail d’identification des biens est déjà bien lancé, et les mois qui viennent doivent désormais permettre de réfléchir à des plans communs à tous les participants à la vie d’un bâtiment tertiaire donné. Ce plan d’action déterminé en concertation devra ensuite être chargé sur la plateforme OPERAT, sur laquelle l’ADEME, missionnée par les services de l’Etat, se chargera de rassembler l’ensemble des données de consommations énergétiques.

Pour en savoir plus sur ces questions, il est encore temps de vous inscrire à l’ultime session du MOOC Amélioration énergétique des bâtiments tertiaires, développé par l’OID et AI Environnement. Des témoignages du Département du Val-de-Marne, de Perial, de MAIF, de la SNCF et de La Française Real Estate Managers compléteront les vidéos théoriques. Informations et inscription à ce lien.

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