Charles Van Thiel, Associate Real Estate – GRESB, une table ronde sur la résilience climatique a réuni Josien Piek, Head of EMEA – GRESB, Benjamin Ficquet, Directeur des transitions environnementales – ICADE, Clément Jeannin, Group Head of CSR – Unibail-Rodamco-Westfield et Sébastien Maire, Haut Responsable de la Résilience – Ville de Paris. La conférence a été introduite par Valérie De Robillard, Directrice RSE – Nexity et animée par Loïs Moulas, Directeur – OID.
Les résultats du GRESB 2018 ont été publiés en septembre 2018. En évaluant et comparant les sociétés immobilières, le GRESB vise à améliorer la gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance dans ce secteur. L’évaluation prend en compte différentes dimensions parmi lesquelles la stratégie, le suivi, les indicateurs de performance, l’engagement des parties prenantes et les certifications.
Des résultats Monde qui s’améliorent d’année en année
En 2018, les résultats couvrent 903 entités, soit 50 de plus que l’an dernier. Comme l’a illustré Charles Van Thiel, le score 2018 moyen est de 68/100 avec 78% des entités se trouvant dans la catégorie Green Stars (ayant donc un score de plus de 50/100). Ce résultat est le plus élevé depuis la création du GRESB, ce qui prouve que les entités sont désormais bien au fait des enjeux ESG les concernant. Parmi les répondants, l’Europe représente la zone géographique avec la plus forte participation. Les nouveaux répondants (évalués pour la première fois cette année) ont obtenu un score moyen de 56/100, score n’ayant jamais été atteint par le passé pour cette catégorie de répondants ! La performance globale augmente donc significativement d’année en année et le GRESB a l’ambition future d’avoir une couverture de marché encore plus importante. Nouveauté 2018, le module sur la résilience a été suivi par 13% des répondants au GRESB.
Les répondants français au niveau de la moyenne mondiale
Loïs Moulas a présenté les résultats des répondants français à l’évaluation du GRESB. Ils sont au nombre de 24 et ont obtenu un score moyen de 68/100. Ce dernier se situe au niveau du score Europe (66/100) et du score Monde (68/100). Le score moyen des répondants français est légèrement sous la moyenne mondiale pour la catégorie « Management & Policy », mais est en revanche plus élevé pour la catégorie « Implementation & Measurement ». Sur 24 répondants français, 20 se trouvent dans la catégorie Green stars, ce qui représente 83% des répondants français. Par rapport aux résultats 2017, les entités françaises se sont améliorées au niveau de la certification des bâtiments et de la gestion des risques et opportunités. Elles se retrouvent en revanche en-dessous de la moyenne européenne sur le critère de l’engagement des parties prenantes. Seules quelques entreprises ont répondu au module sur la résilience mais les taux de participation restent encourageants et prouvent que c’est un sujet émergent, forçant les entreprises à s’interroger sur la résilience aux risques (pas seulement climatiques).
La résilience des bâtiments, un sujet émergent au cœur des stratégies territoriales et urbaines
Sébastien Maire est revenu sur cette notion de résilience. La ville de Paris fait partie du programme 100 Resilient Cities qui recentre la question de la résilience sur les villes, métropoles et collectivités où il est plus facile d’innover qu’au niveau étatique du fait de la proximité des acteurs, tant sur le terrain que dans leurs échanges. Selon lui, le changement climatique force l’invention de nouveaux modèles de collectivités émettant moins de gaz à effet de serre, et cela passe avant tout par l’adaptation des bâtiments. La résilience climatique doit, si elle veut gagner en pertinence, servir de levier aux autres questions de résilience des villes (les inégalités, la pollution de l’air, le manque d’eau, le terrorisme, etc.). Ce concept, bien qu’existant depuis quelques années, trouve de nos jours un réel écho et les initiatives se multiplient. Aujourd’hui, chaque projet de résilience se doit d’articuler différentes stratégies pour mettre en place des solutions transversales répondant aux enjeux de résilience et gestion des risques.
La résilience au cœur des stratégies des entreprises françaises
Les entreprises sont confrontées quotidiennement à ces problématiques de résilience. Icade, comme l’a expliqué Benjamin Ficquet, recherche les meilleures solutions à mettre en place pour répondre aux enjeux locaux d’adaptation au changement climatique et à la volonté d’aller plus loin au niveau technologique. La société a mis en place des programmes d’analyse d’impacts sur tous ses actifs. 11 risques ont été identifiés grâce à l’analyse effectuée.
Chez Unibail-Rodamco-Westfield, la mobilisation autour des questions de résilience est générale et intégrée dans tout le processus de gestion de l’entreprise. L’amélioration de la performance des actifs en matière de résilience est une priorité pour le groupe qui cherche à inclure les visiteurs de ses centres commerciaux dans une démarche responsable. D’après Clément Jeannin, l’approche risques est également un élément important pour le groupe, qui travaille sur l’adaptabilité des actifs sous le prisme de la résilience de la communauté, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. En effet, l’engagement dans la communauté à travers des débats et réflexions sur la résilience et l’adaptation du bâti permet de dialoguer sur le long terme et avoir une capacité de réaction dans des situations de choc et de stress.
A l’avenir, le GRESB a l’intention d’élever les standards de réponse attendus et ainsi pousser les entreprises à approfondir leurs politiques environnementales. Josien Piek a rappelé que le but de ces évaluations est d’attirer l’attention des sociétés et des investisseurs sur l’importance d’intégrer la résilience dans la réflexion autour des actifs immobiliers. Selon elle, l’évaluation du GRESB fournit un cadre d’analyse cohérent à l’échelle mondiale, et permet ainsi la constitution d’une base de données ESG significative pour le secteur.