Après une année chargée pour l’immobilier, quatre grandes thématiques sont à suivre de près en 2018 : la rénovation énergétique, les énergies renouvelables, l’économie circulaire et la finance verte. Dans ce premier article, l’OID se propose de décrypter les deux premiers thèmes.
Plan de rénovation énergétique
Contexte : vers un Green New Deal ?
Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, Nicolas Hulot et Jacques Mézard ont présenté le 24 novembre 2017 le Plan de rénovation énergétique des bâtiments. En consultation durant 2 mois, les conclusions devraient donc arriver fin janvier 2018.
En France, le secteur du bâtiment représente 27% des émissions de gaz à effet de serre.
Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement propose des mesures suivant 4 axes :
- Faire de la rénovation énergétique une priorité nationale identifiée aux objectifs hiérarchisés
- Lutter contre la précarité énergétique et massifier la rénovation pour les particuliers
- Favoriser la rénovation des bâtiments publics et tertiaires
- Renforcer les compétences et l’innovation
Mesures phares
Parmi les annonces marquantes, on note la rénovation de 500 000 « passoires thermiques » au niveau du logement social d’ici la fin du quinquennat, la révision et simplification des mécanismes financiers existants (CITE, ECO-PTZ, CEE…), pour permettre la rénovation d’environ 250 000 logements particuliers par an. Le gouvernement entend également améliorer la formation des professionnels du bâtiment ainsi que la procédure permettant aux entreprises d’être « reconnues garantes de l’environnement » (RGE).
2 mois de consultation
Les différents acteurs du secteur ainsi que les citoyens sont invités à émettre leur avis sur ce plan jusqu’à fin janvier 2018. Une plateforme en ligne y est dédiée.
Energies renouvelables
Le gouvernement mise sur l’énergie solaire et révise les appels d’offre
Alors que l’énergie solaire ne représente que 1,6% de la production électrique nationale, Nicolas Hulot a annoncé lors du « One Planet Summit » un plan d’accélération du développement de l’énergie solaire et de l’autoconsommation. Depuis leur lancement en 2016, les appels d’offre de l’Etat ont permis à 1GW de projet solaire au sol et 300 MW sur bâtiment de voir le jour. EDF a également annoncé la multiplication par 4 du parc photovoltaïque français d’ici 15 ans.
Si le ministre a annoncé l’augmentation des appels d’offres solaires de 1,45 GW par an à 2,45 GW, ceux-ci seront revisités pour s’adapter à un secteur toujours plus compétitif, où l’intervention de l’Etat est de moins en moins nécessaire. En 2018, les aides de l’Etat diminueront progressivement de 9% par rapport au dernier appel d’offre, avec un prix qui tombera à 54 €/MWh pour les installations au sol.
L’autoconsommation comme critère
Pour ce qui est de l’autoconsommation, le ministre a désigné les 145 projets lauréats pour cette nouvelle vague d’offres d’un appel lancé en 2017 (ouvert au secteur tertiaire, centres commerciaux compris), ceux-ci présentent un taux moyen d’autoconsommation d’environ 98%. Si les exigences sur ce point augmentent, les primes de l’Etat diminuent d’environ 70% par rapport à 2016 et atteignent environ 7,90 €/MWh, pondérées selon la part d’électricité autoconsommée et l’intégration au réseau électrique.
Enfin, le ministre a annoncé le lancement d’un appel d’offres expérimental à technologie neutre d’un volume de 200 MW, jusqu’au 3 septembre 2018, ainsi que la valorisation des modes de financement participatifs dans les projets, sous forme de majoration tarifaire.
La semaine prochaine, nous vous proposons de suivre l’actualité de l’économie circulaire et de la finance verte.