10ème édition du Baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments : des tendances encourageantes et la nécessité d’accélérer

Le 25 janvier 2022, l’OID a organisé une conférence à l’occasion de la publication du Baromètre 2021 de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Pour cette 10ème édition du baromètre, ce sont 29 contributeurs qui ont permis de constituer une base de données de
23 300 bâtiments, représentant plus de 54,3 millions de m2.

 

Des indicateurs à la disposition de tous

 

Alors que de nombreuses réglementations requièrent des actions d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, les indicateurs publiés permettent aux acteurs de se situer par rapport à leurs pairs et de visualiser leur progression.

Ainsi, la baisse des consommations énergétiques et des émissions GES des bureaux donne un signal positif. La consommation énergétique réelle en énergie finale des bâtiments de bureaux en France s’élève à 160 kWh/m².an, en diminution de 5% par rapport à l’an dernier.

Les consommations énergétiques des logements sont quant à elles restées stables par rapport à l’an dernier.

Enfin, les consommations énergétiques des centres commerciaux et des actifs de logistique ne suivent pas une tendance stable, et présentent des variations annuelles : les premiers voient ainsi leur consommation en énergie finale augmenter de 5% à 109 kWh/m².an.

 

2020 : une année particulière

 

L’année 2020 fut particulièrement marquée par la pandémie du COVID-19 et a généré un bouleversement significatif de l’utilisation des bâtiments, notamment de bureaux.

L’impact de cette crise sanitaire aura eu un effet bénéfique, la consommation énergétique des bureaux sur la seule année 2020 présente un recul de 10% par rapport à 2019. Cette réduction est à la fois significative et décevante : le prorata du temps d’utilisation des bâtiments sur l’année au vu des différents confinements et de la gestion de la crise sanitaire par rapport à la consommation habituelle, ne se reflète pas complètement dans cette baisse de consommation. Une explication consiste dans le fait que la situation sanitaire a contraint les employeurs à prioriser la santé de leurs occupants en étant particulièrement attentifs au renouvellement d’air des bureaux. Conséquence directe : des ventilations en marche 7/24 sont venues alourdir la facture énergétique des bâtiments.

Les enjeux de consommation énergétiques des bâtiments tertiaires sont un point d’attention crucial cette année, notamment pour les bureaux. Les remontées de consommations des années 2020 et 2021 doivent en effet être faites d’ici le 30 septembre 2022 sur la plateforme OPERAT, dans le cadre du  Dispositif Eco-Energie tertiaire. Lors de cette conférence, M. Emerson Cabane, ingénieur service Bâtiment de l’ADEME, a présenté les actualités de la plateforme OPERAT, disponible depuis le 1er janvier,  Il a redonné les principaux jalons du calendrier de développements des différents modules de l’outil, et a précisé que des supports d’accompagnement étaient désormais disponibles afin d’aider les assujettis à s’approprier la plateforme.

 

La résilience des bâtiments doit s’engager dès aujourd’hui

 

Pour la première année, le Baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments présente des indicateurs de performance énergétique analysés sous le prisme de la résilience.

Près de la moitié des contributeurs a rempli des données sur la résilience de certains bâtiments, ce qui constitue un signe encourageant quant à la prise en compte de l’enjeu. Pour autant, les données renseignées ne concernent qu’un peu plus de 2 % des bâtiments de la base de données. Ce ratio semble indiquer que les acteurs en sont encore aux premières étapes du travail d’identification des paramètres qui appuient la résilience de leur parc. Cette connaissance fine de la résilience des bâtiments nécessite d’être systématisée à l’ensemble des parcs immobiliers gérés.

Robin Godet, Responsable ISR chez Norma Capital, est intervenu pendant la conférence afin de donner un retour d’expérience sur la manière dont l’enjeu de résilience était anticipé. Le secteur est encore au début de sa démarche sur le sujet et il est en effet indispensable que la prise prise en compte des enjeux de résilience des bâtiments soit plus forte. Au-delà des objectifs partagés par l’ensemble des acteurs sur la préservation et la bonne gestion de leurs actifs immobiliers, des outils tels que la plateforme de cartographie des risques Bat-ADAPT ou encore le Coefficient de Biotope Surface (CBS)répondent à des besoins opérationnels réels.

 

 

Logements : la refonte du DPE et la taxinomie accélèrent la transition écologique

 

Sous l’influence de la réforme du DPE, des mesures de la loi climat et la résilience et de l’entrée en vigueur des critères d’atténuation de la taxinomie européenne, le secteur du logement doit franchir un cap pour réussir la transition écologique. Au moins un quart de l’échantillon devra prendre des mesures pour améliorer son étiquette DPE d’ici 2034.

La taxinomie européenne s’applique également depuis janvier 2022 pour l’enjeu d’atténuation du changement climatique notamment. Ainsi, sur cet enjeu,  8,5% des logements présentent un niveau de DPE leur garantissant d’être considérés comme durables au regard du critère de contribution significative. Le critère DNSH (Do No Significant Harm), est quant à lui respecté par 37% du parc analysé.

Comment les acteurs anticipent les évolutions règlementaires à venir ? A cet égard, M. Bertrand Absolut responsable ESG chez Aviva Investors France, a également apporté son éclairage. Il a explicité les spécificités des actifs résidentiels pour la transition écologique et a insisté sur la prise de conscience préalable aux plans d’actions, tout en soulignant que les contraintes réglementaires pourraient créer de nouvelles opportunités.

 

 

A l’heure où de nombreuses réglementations françaises et européennes telles que la Taxinomie, la loi Climat et Résilience, le DEET, la DPEF, la directive SFDR et bien d’autres incitent à plus de transparence, les indicateurs annuels publiés dans le Baromètre depuis 10 ans constituent un outil à disposition des acteurs de l’immobilier. Depuis 10 ans, ils esquissent une tendance de fond : des progrès sont visibles, mais il est nécessaire d’accélérer !

 

Pour retrouver la publication complète ainsi que le résumé exécutif disponible en français et en anglais, cliquez ici.

Le support de la conférence de présentation est disponible à ce lien.

 

 

En complément, plusieurs centaines d’indicateurs de performance énergétique et environnementale (par localisation, période de construction, surface, etc.) sont disponibles sur Taloen, le centre de ressources sur l’immobilier responsable.

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