Pour optimiser l’outil BIODI-Bat, de nouvelles pistes de réflexion sont dégagées

Les indicateurs de biodiversité de BIODI-Bat sont accessibles depuis plus d’un an. L’occasion se prête à un nouvel exercice : poser un regard neuf sur l’outil pour en améliorer les méthodologies et les usages. Ce fut l’objectif du projet étudiant mené en collaboration avec le MNHN…

BIODI-Bat fournit des outils aux acteurs de l’immobilier pour évaluer les enjeux écologiques de leurs sites. La plateforme permet une analyse à l’échelle d’un unique bâtiment/parcelle ou bien d’un patrimoine immobilier avec des données brutes, adossées à une interprétation. Un peu plus d’un an après la mise en ligne du premier indicateur, il est indispensable d’évaluer la pertinence de ces indicateurs ainsi que leurs usages, tout en envisageant les améliorations possibles à la lumière des connaissances scientifiques actuelles. Durant les quatre derniers mois, Alana COLE, Cléa LEFEBVRE, Amélie RUVA du master Bat-UrbaBio du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) s’y sont attelées. L’axe d’analyse principal concernait l’utilisation des indicateurs de BIODI-Bat dans un contexte urbain et dense où les problématiques de connectivité et d’habitats favorables à la biodiversité se pensent autrement.

L’indicateur d’État de la biodiversité s’intéresse à l’environnement à proximité d’un site avec un double objectif : évaluer le risque de porter préjudice à la biodiversité et déterminer le défi écologique du territoire. Le projet a permis de passer en revue les quatre métriques qui le compose. Ces métriques relatent de manière satisfaisante les besoins réglementaires des acteurs de l’immobilier notamment avec le sous-indicateur sur les  ‘Espaces protégés et réglementés’. D’ailleurs, les entretiens avec les partenaires ont révélé un intérêt qui dépasse le cadre réglementaire notamment en prenant en compte les espèces communes qui font davantage partie du quotidien des acteurs de l’immobilier. Puis, pour les deux métriques qui abordent l’écologie du paysage en s’intéressant au niveau d’intégrité écologique d’un territoire ainsi qu’à la connectivité écologique, il est proposé de considérer le concept de Trames vertes et bleues. Par ailleurs, les étudiantes préconisent d’utiliser des données produites à l’échelle française qui soient mises à jour plus régulièrement. Sur ce point, le dilemme persiste entre cette recommandation des étudiantes et le choix opéré dans BIODI-Bat qui fût d’utiliser plutôt des cartographies à l’échelle européenne qui permettent d’homogénéiser les méthodologies et par conséquent les comparaisons entre des bâtiments situés dans plusieurs pays européens.

L’indicateur de Potentiel d’accueil de biodiversité, quant à lui, part du principe que les caractéristiques d’un bâtiment déterminent sa capacité à accueillir le vivant ou bien lui être inhospitalier. Pour cet indicateur, l’objectif du projet était de tester le questionnaire et faire un retour qualitatif à partir de la collecte des informations. Pour ce faire, une quinzaine de sites ont été visités avec le concours des partenaires du programme BIG. Les passages sur site ont permis une collecte de données détaillées qui feront l’objet d’un examen approfondi dans les prochains mois. De nouvelles réflexions seront menées avec les partenaires techniques sur l’intégration de critères (présence de toitures-terrases par exemple) ou encore la prise en compte de l’usage du bâtiment. En outre, dans le parcours utilisateur proposé dans le volet 2 du Guide ‘Construire une stratégie Biodiversité en immobilier’, il est conseillé d’articuler ces deux indicateurs d’État de la biodiversité et de Potentiel d’accueil. Les recommandations des étudiantes vont encore plus loin en suggérant une association plus étroite de ces indicateurs dans l’outil. 

Le projet fournit des propositions intéressantes qui vont être étudiées pour définir les mises à jour pertinentes et ce, en collaboration avec les partenaires BIG.

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