Un guide pour adapter le bâtiment au changement climatique
Le « guide des actions adaptatives au changement climatique » complète depuis la fin mars l’arsenal proposé par l’Observatoire de l’immobilier durable pour renforcer la résilience du bâti. Un an après la mise en ligne de l’application Bat’adapt qui permet de connaître la vulnérabilité de tous les bâtiments de France métropolitaine, l’association d’utilité publique invite les usagers et professionnels à passer à l’action.
Laurent Miguet
Une construction sur pilotis caractérise le bâtiment modèle qui introduit le « guide des actions adaptatives au changement climatique », présenté le 6 avril par l’Observatoire de l’immobilier durable (OID). « Face au risque d’inondation, ce choix s’inscrit dans une stratégie d’évitement, préférée aux deux autres options : résister, ou au contraire céder à la pénétration de l’eau », décrypte Mathilde Philippot, co-auteure du guide en qualité de chargée de projets sur l’adaptation au changement climatique à l’OID.
Réponses techniques et humaines
La même construction idéale de référence offre une large place au végétal, tant en toiture que le long des façades ou dans les abords. « Cette solution d’adaptation fondée sur la nature permet de réduire les dépenses de climatisation, voire de s’en affranchir. En plus des liens sociaux qu’elles favorisent, les plantations des alentours donnent accès au sol, précieux pour ses capacités de filtration et d’accélération du cycle carbone », développe Delphine Mourot, autre co-auteure et chargée de projets à l’OID, où elle s’intéresse à la fois aux stratégies adaptatives et à la biodiversité.
Loin de se limiter aux bâtiments, la vulnérabilité touche aussi les réseaux qui les desservent. Raison de plus pour réduire leur dépendance, par le stockage et la redistribution des eaux pluviales. Mais des solutions exclusivement matérielles méconnaîtraient les risques de mauvais usage qui en annuleraient l’efficacité. La complémentarité entre les réponses techniques et sociales reflète l’harmonie du duo composé par les deux chargées de projet, lors de la présentation du guide.
Double entrée
Pour structurer ses préconisations, l’OID a repris à son compte les cinq têtes de chapitre identifiées par l’Alliance Haute qualité environnementale (HQE) : structure du bâtiment, confort et santé de l’usager, site, usages et infrastructures. Mais selon le diagnostic de vulnérabilité de l’ouvrage qu’il veut adapter, le lecteur peut aussi choisir d’entrer par l’un des six aléas : chaleur, sécheresse, submersion marine, inondation, tempête ou feu.
41 fiches recto-verso forment le corps du document de 95 pages. Chacune d’elle détaille les parties les plus sensibles du bâtiment en fonction de l’aléa, ainsi que les dépenses, les étapes et les compétences requises pour mettre en œuvre les solutions adaptatives. Quelques études de cas illustrent la démonstration, notamment celle de la maison de la nature de Muttersholtz (Bas-Rhin) construite sur pilotis, dans la partie inondable de la plaine d’Alsace.
Appel aux retours d’expérience
Mais la plupart des retours d’expérience présentent encore des cases vides : l’OID appelle ses troupes à les remplir, pour enrichir la première édition de son guide. D’autres suivront, à n’en pas douter, au fur et à mesure de l’acquisition des connaissances et expériences autour d’une réalité de plus en plus palpable.
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