L’OID fête son premier BIG anniversaire !

Le 22 novembre 2022, le programme Biodiversity Impulsion Group fêtait son premier anniversaire. Les partenaires du programme se sont réunis au Palais d’Hiver du Jardin d’acclimatation : l’occasion de revenir sur les avancées de BIG ainsi que ses perspectives.

 

BIG – Un programme pour incarner la responsabilité des entreprises

BIG a un an ! Ce programme lancé en novembre 2021 porte une ambition qu’a rappelé Delphine Mourot, responsable du programme Biodiversité & BIG à l’OID, celle de « réintégrer la nature et le vivant dans l’immobilier et l’espace urbain ». Une ambition essentielle tant le rôle des entreprises vis-à-vis de cet enjeu est devenu déterminant. C’est ce que Sabine Goueta Desnault, directrice RSE & Innovation de Gecina et présidente de l’OID, a mentionné en introduction : « les entreprises jouent un rôle clé tant sur les enjeux climatiques que les enjeux de biodiversité, car la crise climatique ne se règlera pas sans la Nature ». Une responsabilité grandissante, à l’image du programme qui a été rejoint par quatre nouvelles entreprises partenaires depuis sa création, en novembre 2021.

BIG est donc aujourd’hui porté par 20 entreprises partenaires, avec « une méthode, celle de l’intelligence collective, et un modèle, celui de la coopétition », comme le souligne Sabine Goueta Desnault, qui invite l’ensemble les partenaires du programme à conserver une énergie enthousiaste.

 

Le programme et ses avancées

Cet anniversaire a été l’occasion de revenir sur les avancées de BIG, qui se déploie en trois axes. Pour Delphine Mourot, le but du premier est de « créer des référentiels communs à l’échelle du secteur, en fournissant des indicateurs accessibles et opérationnels ». La responsable du programme a rappelé les trois principes structurant la production de ces indicateurs : « la démarche collaborative, impliquant une grande diversité de parties prenantes dans une dynamique de co-construction ; la transparence méthodologique ; et la robustesse scientifique ».

Le second axe du programme est le développement d’un outil cartographique, permettant aux acteurs de l’immobilier de s’approprier les indicateurs, et de les utiliser à l’échelle de leurs besoins. Un an après la création du programme, l’OID lance l’outil BIODI-Bat, disponible sur la plateforme en open source Resilience for Real Estate – R4RE, destiné à intégrer les enjeux territoriaux de biodiversité dans les activités de l’industrie immobilière, que ce soit pour les projets de développement ou pour l’existant.

Enfin, le dernier axe consiste à accompagner les acteurs dans le passage à l’acte pour la préservation du vivant. BIG multiplie les initiatives afin de « donner envie, inspirer, sensibiliser et former, et ce, pour chaque cœur de métier et chaque maillon de la chaine de valeur ». Plusieurs formats de partages de bonnes pratiques ont notamment été lancés permettant de créer une émulation. Cet évènement a aussi été l’occasion pour l’OID de dévoiler son nouveau partenariat avec l’IFPEB portant sur le lancement d’un concours Cube Nature. Celui-ci, parrainé par Pierre Darmet, directeur Marketing et Développement commercial des Jardins de Gally, devrait voir le jour à l’été 2023 afin d’alimenter le programme BIG. « On observe que la gamification est un bon levier lorsqu’il s’agit d’inciter des comportements vertueux. On le voit bien avec les réussites du concours CUBE Energie, alors pourquoi pas pour la biodiversité ! », a déclaré Loïs Moulas, directeur général de l’OID.

 

L’enjeu de la biodiversité & la responsabilité du secteur de l’immobilier

Dans un contexte de changement climatique, la lutte pour la préservation du vivant est d’autant plus essentielle qu’elle présente de nombreux avantages vis-à-vis des actions à mettre en place pour adapter nos propres sociétés aux effets du changement climatique. C’était le sujet de la table ronde d’experts, animée par Pierre Darmet, directeur Marketing et Développement commercial des Jardins de Gally. Luc Abbadie, professeur d’écologie à Sorbonne Université et fondateur de l’Institut de la Transition Environnementale, a tout d’abord été invité à poser le contexte : « le mot d’effondrement n’est pas une exagération, le déclin d’abondance des populations observées et de 100 à 1000 fois plus élevé que le rythme de déclin normal ». La responsabilité du secteur du bâtiment à cet égard est grande, puisqu’il contribue aux principales pressions sur la biodiversité : la modification de l’usage des sols, le prélèvement des ressources, le changement climatique, et l’émission de pollutions notamment.

S’il figurait en 3e sur le podium des pressions dans l’évaluation de l’IPBES en 2019, le changement climatique représente aujourd’hui une menace de plus en plus importante. Au-delà des mesures d’atténuation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, c’est la capacité d’adaptation des espèces qu’il faut renforcer : « le changement climatique entraine une migration des aires de répartition des espèces vers les pôles, à hauteur de 150km pour chaque degré supplémentaire. Ce phénomène entraine de nouveaux besoins de mobilité pour la biodiversité, mais ses déplacements sont bien souvent entravés par le bâti qui brise les connectivités essentielles à cette mobilité ».

Après de multiples épisodes de vagues de chaleur, de sécheresses et d’inondations, renforcés par le changement climatique, les actions visant à recréer de la connectivité pour les espèces dans les milieux bâtis sont porteuses de nombreux bénéfices. Maxime Fouillet, médiateur scientifique à l’Office International de l’Eau détaille ce point : « L’imperméabilisation des sols entrainée par les activités immobilières pose un double problème. Elle empêche l’eau de s’infiltrer correctement dans les sols et ainsi de remplir les nappes phréatiques d’une part, et mais aussi de faire face à de grands volumes de précipitations d’autre part, ce qui engendre de fortes inondations ». La raréfaction de la ressource en eau a un impact immédiat sur la biodiversité, et exige donc une attention toute particulière. « Je suis très content d’être ici avec M. Abbadie, parce que tout ce qu’on fait pour l’eau est bénéfique pour la biodiversité. C’est vraiment deux choses à avoir en tête de front. », insiste Maxime Fouillet.

C’est dès lors tout le concept de solution fondée sur la nature (SfN) qui trouve sa place. Celui-ci consiste à prendre exemple sur la résilience de la nature pour adapter nos milieux urbains. Un changement de paradigme qui implique de « revaloriser les paysages urbains et la nature en ville, pour limiter les déplacements et satisfaire les besoins d’habiter la ville et la campagne simultanément », conclut Maxime Fouillet.

 

Travailler main dans la main avec les entreprises partenaires

C’est à ces enjeux déterminants pour le secteur du bâtiment que souhaite répondre le programme BIG.   Les partenaires de BIG endossent cette responsabilité en prenant part aux actions du programme. Lors d’une table ronde, animée par Pierre Darmet, plusieurs partenaires de BIG ont pu revenir sur leur engagement au sein de leurs pôles respectifs, ainsi que sur les objectifs du programme. Les activités et actions en cours répondent effectivement directement aux besoins des opérationnels. Pour le développement des indicateurs, tout d’abord, afin de permettre aux acteurs de prendre les devants sur les sujets de biodiversité. Diego Harari, directeur Innovation et Développement Durable chez Vinci Immobilier, insiste sur le fait que « BIG répond à un besoin : celui d’une métrique qui permette au secteur de prendre la main sur le sujet de la biodiversité et ne pas laisser le monopole de l’initiative à la législation ». Pour cela, Anne-Claire Barberi, directrice RSE & Innovation chez PERIAL AM, explique que l’enjeu est de pouvoir « encadrer par des indicateurs la biodiversité, qui est un sujet extrêmement complexe ».

Ensuite, l’autre enjeu pour les entreprises partenaires est « de fédérer les équipes, aligner les filières et les différents métiers sur les enjeux de biodiversité », comme l’a rappelé Catherine Pouliquen, directrice RSE et Innovation de Crédit Agricole Immobilier. Selon elle, il faut pouvoir « parler un langage commun à l’échelle du secteur ». C’est l’ambition des actions d’accompagnement et de formation que le programme cherche à développer.

Il faut désormais allier la mesure et l’action, et continuer à développer les capacités du programme, dont l’ambition est renforcée par la conjoncture. Hélène Valade, directrice Développement Environnement du Groupe LVMH, explique en effet que « la crise énergétique risque de provoquer des conflits d’usages du foncier avec le besoin de développer des énergies renouvelables, des sujets à anticiper et appréhender au sein des activités de BIG ».

 

Pour reprendre les mots de Loïs Moulas, directeur général de l’Observatoire de l’immobilier durable en conclusion, cette première année a permis de « poser les fondations de la réussite du programme BIG, et d’initier une forte dynamique basée sur la force du collectif ». Le programme BIG a en effet établi des bases solides avec l’ensemble de ses partenaires et offert de premiers résultats concrets, un an plus tard. Mais l’enjeu est toujours aussi grand, si ce n’est plus, et la dynamique initiée doit désormais être prolongée et amplifiée, pour permettre au secteur d’endosser pleinement ses responsabilités vis-à-vis des enjeux de biodiversité.

 

Retrouver le replay de la conférence en cliquant ici.

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